Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/312

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breuſe peut-être que tous les peuples de l’Europe enſemble. Attendrons-nous que nous ſoyons la proie d’un conquérant, & que l’eſpérance de l’univers ſoit détruite ? Imaginons-nous que toutes les générations du monde à venir ont dans ce moment les yeux fixés ſur nous, & nous demandent la liberté. Nous allons fixer leur deſtin. Si nous les trahiſſons, un jour elles ſe promèneront avec leurs fers ſur nos tombeaux & les chargeront peut-être d’imprécations.

Souvenez-vous d’un écrit qui a paru parmi vous, & qui avoit pour deviſe ces mots : s’unir ou mourir.

Uniſſons-nous, & commençons par déclarer notre indépendance. Elle ſeule peut effacer le titre de ſujets rebelles que nos inſolens oppreſſeurs oſent nous donner. Elle ſeule peut nous faire remonter à la dignité qui nous eſt due, nous aſſurer des alliés parmi les puiſſances, imprimer le reſpect même à nos ennemis ; & ſi nous traitons avec eux, nous donner le droit de traiter avec la force & la majeſté qui convient à une nation.

Mais je le répète. Hâtons-nous. Notre