Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/332

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combats, de dévaſtations, de maſſacres, l’état des choſes ne ſe trouva guère différent de ce qu’il étoit quinze jours après les premières hoſtilités. Tâchons de démêler les cauſes de cette étrange ſingularité.

XLVII. Pourquoi les Anglois ne ſont point parvenus à ſoumettre les provinces confédérées.

D’abord la Grande-Bretagne, accoutumée aux orages dans ſon propre pays, ne vit pas dans la tempête qui s’élevoit ſur ſes poſſeſſions éloignées tout ce qu’elle pouvoit avoir de dangereux. Depuis long-tems ſes troupes étoient inſultées dans Boſton ; il s’étoit formé dans la province de Maſſachuſet une autorité indépendante de la ſienne ; les autres colonies ſe diſpoſoient à ſuivre cet exemple, ſans que l’adminiſtration ſe fût sérieuſement occupée de ces grands objets. Lorſqu’ils furent mis ſous les yeux du parlement, les deux chambres ſe remplirent de clameurs ; & l’on y déclamoit encore après avoir long-tems déclamé. Le sénat de la nation arrêta enfin, que la contrée rebelle à ſes décrets y ſeroit ſoumiſe par la force : mais cette réſolution violente fut exécutée avec les lenteurs trop ordinaires dans les états libres.

L’Angleterre penſa généralement que des