Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/338

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efferveſcence qui ne pouvoit pas avoir de ſuites. Les débats qu’elle occaſionnoit dans le parlement, ils les confondoient avec d’autres débats ſouvent de très-peu d’importance. On n’en parloit point ; ou ſi quelques perſonnes s’en entretenoient, elles n’y mettoient pas plus d’intérêt qu’à ces nouvelles, qui dans les grandes villes occupent l’oiſiveté de chaque jour. L’indifférence de la nation s’étoit communiquée aux défenſeurs de ſes droits. Peut-être même auroient-ils craint de remporter des avantages trop déciſifs ſur des concitoyens qui n’avoient pris les armes que pour repouſſer des fers. Dans toutes les monarchies de l’Europe, le ſoldat n’eſt qu’un inſtrument de deſpotiſme, & il en a les ſentimens. Il croit appartenir au trône & non à la patrie ; & cent mille hommes armés ne ſont que cent mille eſclaves diſciplinés & terribles. L’habitude même d’exercer l’empire de la force, cet empire à qui tout cède, contribue à éteindre en eux toute idée de liberté. Enfin le régime & la ſubordination militaire, qui, à la voix d’un ſeul homme meut des milliers de bras, qui ne permet ni de voir, ni d’interroger,