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Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/342

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même braves, l’indépendance des beſoins fut ſouvent le premier reſſort de la victoire. Il eſt trop aisé peut-être de n’affronter que la mort. Aux nations corrompues par l’opulence, eſt réſervée une épreuve plus difficile : celle de ſupporter la perte de leurs plaiſirs.

Ajoutez à toutes ces raiſons, que les moyens de guerre arrivèrent rarement, au-travers de tant de mers, dans les ſaiſons convenables pour l’action. Ajoutez que les conſeils de George III voulurent avoir trop d’influence dans les opérations militaires qui devoient s’exécuter ſi loin d’eux ; & vous connoîtrez la plupart des obſtacles qui s’opposèrent au ſuccès des efforts ruineux de la métropole contre la liberté de ſes colonies.

XLVIII. Pourquoi les provinces confédérées n’ont pas réuſſi à chaſſer les Anglois du continent Américain.

Mais l’Amérique elle-même, comment ne repouſſa-t-elle pas de ſes rivages ces Européens qui lui portoient la mort ou des chaînes ?

Ce Nouveau-Monde étoit défendu par des troupes réglées, qu’on n’avoit d’abord enrôlées que pour trois ou pour ſix mois, & qui le furent dans la ſuite pour trois ans ou même pour tout le tems que pourroient durer les hoſtilités. Il étoit défendu par des citoyens