Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/35

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vertus. Toutes les nations aimèrent à voir réaliſer & renouveler les tems héroïques de l’antiquité, que les mœurs & les loix de l’Europe leur avoient fait prendre pour une fiction. Elles crurent enfin qu’un peuple pouvoit être heureux ſans maîtres & ſans prêtres. L’homme a beſoin de l’un & de l’autre, ſi l’on en croit l’impoſture & la flatterie, qui parlent dans les temples & dans les cours. Oui, ſans doute, les méchans rois ont beſoin de dieux cruels, pour trouver dans le ciel l’exemple de la tyrannie ; ils ont beſoin de prêtres, pour faire adorer des dieux tyrans. Mais l’homme juſte & libre ne demande qu’un Dieu qui ſoit ſon père, des égaux qui le chériſſent, & des loix qui le protègent.

V. Proſpérité de la Penſilvanie.

La Penſilvanie eſt gardée à l’Eſt par l’océan ; au Nord, par la Nouvelle-York & la Nouvelle-Jerfey ; au Sud, par la Virginie & le Maryland ; à l’Oueſt, par des terres qu’occupent les ſauvages ; de tous côtés, par des amis ; & dans ſon ſein, par la vertu de ſes habitans. Ses côtes fort reſſerrées, s’élargiſſent inſenſiblement juſqu’à cent vingt milles. Sa profondeur, qui n’a d’autres li-