Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/354

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l’inſtant la guerre à la France. Alors régnoit dans les conſeils de cette couronne la circonſpection que doit toujours inſpirer un nouveau règne. Alors ſes finances étoient dans la confuſion, où les avoient plongées vingt ans de folie. Alors le délabrement de la marine rempliſſoit d’inquiétude tous les citoyens. Alors l’Eſpagne, déjà fatiguée de ſon extravagante expédition d’Alger, ſe trouvoit dans des embarras qui ne lui auroient pas permis d’accourir au ſecours de ſon allié. L’Angleterre pouvoit ſe promettre ſans témérité des ſuccès contre le plus puiſſant de ſes ennemis ; & intimider l’Amérique par des victoires remportées ou par des conquêtes faites à ſon voiſinage. L’importance dont il étoit pour cette couronne d’ôter à ſes ſujets rebelles le ſeul appui qui leur fut aſſuré, auroit diminué l’indignation qu’inſpire la violation des traités les plus ſolemnels.

George III ne vit rien de tout cela. Les ſecours obſcurs que la cour de Verſailles faiſoit paſſer aux provinces armées pour la défenſe de leurs droits, ne lui deſſillèrent pas les yeux. Les ateliers de cette puiſſance