ne balançaſſent pas le poids des maux préſens.
Ainſi le penſoit le miniſtère Britannique, lorſqu’il envoya dans le Nouveau-Monde des agens publics, autorisés à tout offrir, excepté l’indépendance, à ces mêmes Américains dont deux ans auparavant on exigoit une ſoumiſſion illimitée. Il n’eſt pas ſans vraiſemblance que quelques mois plutôt ce plan de conciliation auroit produit un rapprochement. Mais à l’époque où la cour de Londres le fit propoſer, il fut rejeté avec hauteur, parce qu’on ne vit dans cette démarche que de la crainte & de la foibleſſe. Les peuples étoient déjà raſſurés. Le congrès, les généraux, les troupes, les hommes adroits ou hardis, qui dans chaque colonie s’étoient ſaiſis de l’autorité : tout avoit recouvré ſa première audace. C’étoit l’effet d’un traité d’amitié & de commerce entre les États-Unis & la cour de Verſailles, ſigné le 6 février 1778.
XLIX. La France reconnoît l’indépendance des États-Unis. Cette démarche occaſionne la guerre entre cette couronne & celle d’Angleterre.
Si le miniſtère Britannique y avoit réfléchi, il auroit compris que le même délire qui l’entraînoit à l’attaque de ſes colonies, le réduiſoit à la néceſſité de déclarer dans