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des deux Indes.

battre qu’un ennemi humilié, affoibli, découragé par ſes diſſenſions domeſtiques. La faveur des autres nations étoit toute pour elle contre ces maîtres impérieux, ou, comme on le diſoit, contre ces tyrans des mers.

Les événemens parurent répondre aux vœux de l’Europe. Les officiers François qui avoient d’anciennes humiliations à effacer, firent des actions brillantes, dont le ſouvenir durera long-tems. Une ſavante théorie & un courage inébranlable remplacèrent ce qui pouvoit leur manquer du côté de l’expérience. Tous les engagemens particuliers les comblèrent de gloire, & la plupart ſe terminèrent à leur avantage. La flotte Britannique courut de plus grands dangers encore que ſes vaiſſeaux iſolés. Elle étoit maltraitée au point de craindre ſa deſtruction totale ou partielle, ſi la flotte qui l’avoit réduite à cet état preſque déſeſpéré, à Oueſſant, n’eût été déterminée par des ordres timides, par d’odieuſes intrigues, par la foibleſſe de ſes amiraux, ou par tous ces motifs enſemble, à quitter la mer & à rentrer la première dans ſes ports.

Dans l’ivreſſe de ces ſuccès peut-être inat-