Aller au contenu

Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/365

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
349
des deux Indes.

une multitude de familles déſolées pleurent leur fortune détruite ? À votre abord vous n’entendrez pas les cris de la victoire. Tout ſera muet & conſterné, & vos exploits ne ſeront deſtinés qu’à groſſir les relations des cours, & ces papiers publics, qui, faits pour amuſer l’oiſiveté, ne donnent la gloire qu’un jour, quand cette gloire n’eſt pas gravée dans le cœur des citoyens par le ſouvenir d’une utilité réelle pour la patrie.

Les maximes conſacrées à Porſtmouth étoient bien opposées. On y ſentoit, on y reſpectoit la dignité du commerce. On s’y faiſoit un devoir comme un honneur de le défendre ; & les événemens décidèrent laquelle des deux marines militaires avoit des idées plus juſtes de ſes fonctions.

La Grande-Bretagne venoit d’éprouver des revers très-humilians dans le Nouveau-Monde. Un ennemi plus puiſſant la menaçoit de plus grands déſaſtres dans l’ancien. Cette ſituation alarmante rempliſſoit tous les eſprits de défiance & d’incertitude. Les richeſſes nationales arrivent. Celles de la puiſſance rivale en groſſiſſent la maſſe énorme ; & ſur le champ le crédit public eſt ranimé ;