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des deux Indes.

vemens, lorſqu’elle aſpira à la gloire de pacifier les deux hémiſphères. Sa médiation fut acceptée, & par la France dont la hardieſſe n’avoit pas les ſuites heureuſes qu’elle s’en étoit promiſes, & par l’Angleterre qui pouvoit craindre d’avoir un nouvel adverſaire à combattre.

L. L’Eſpagne n’ayant pas réuſſi à réconcilier l’Angleterre & la France, ſe déclare pour cette dernière puiſſance.

Charles III ſoutint avec dignité le beau rôle dont il s’étoit chargé. Il prononça qu’on mettroit bas les armes ; que chacune des parties belligérantes ſeroit maintenue dans les terres qu’elle occuperoit à l’époque de la convention ; qu’on formeroit un congrès où ſeroient diſcutées les prétentions diverſes ; & qu’on ne pourroit s’attaquer de nouveau qu’après s’être averti un an d’avance.

Ce monarque ne ſe diſſimuloit pas que cet arrangement donnoit à la Grande-Bretagne la facilité de ſe réconcilier avec ſes colonies, ou du-moins de leur faire acheter par de grands avantages pour ſon commerce le ſacrifice des ports qu’elle occupoit au milieu d’elles. Il ne ſe diſſimuloit pas qu’il bleſſoit la dignité du roi ſon neveu qui s’étoit engagé à maintenir les États-Unis dans l’intégrité de leur territoire. Mais il vouloit être juſte ;