Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/381

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des deux Indes.

ractère il a beſoin de l’enthouſiaſme des ſuccès pour obtenir des ſuccès nouveaux : que l’Anglois, au contraire, moins préſomptueux d’abord malgré ſa hardieſſe naturelle, ſait, quand il le faut, lutter avec courage, s’élever avec le danger & s’affermir par la diſgrâce : ſemblable à ce chêne robuſte auquel Horace compare les Romains, qui, frappé par la hache & mutilé par le fer, renaît ſous les coups qu’on lui porte, & tire une vigueur nouvelle de ſes bleſſures même.

L’hiſtoire nous apprend encore que peu de ligues ſe ſont partagées les dépouilles de la nation contre laquelle elles ſe ſont formées. Athènes victorieuſe de la Perſe ; Rome ſauvée d’Annibal ; dans les tems modernes, Veniſe échappée à la fameuſe ligue de Cambrai ; & de nos jours même, la Pruſſe qui par le génie d’un homme a ſu tenir tête à l’Europe, ont droit de ſuſpendre notre jugement ſur l’iſſue de la guerre préſente.

LI. Quelle doit être la politique de la maiſon de Bourbon, ſi elle eſt victorieuſe.

Mais ſuppoſons que la maiſon de Bourbon ait les avantages dont elle a pu ſe flatter. Quelle doit être ſa conduite ?

La France eſt ſous tous les points de vue