Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/388

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bord par écarter l’intérêt que toutes les âmes, ſans en excepter celles des eſclaves, ont pris aux généreux efforts d’une nation qui s’expoſoit aux plus effrayantes calamités pour être libre. Le nom de liberté eſt ſi doux, que tous ceux qui combattent pour elle, ſont sûrs d’intéreſſer nos vœux ſociété. Leur cauſe eſt celle du genre-humain tout entier ; elle devient la nôtre. Nous nous vengeons de nos oppreſſeurs, en exhalant du-moins en liberté notre haine contre les oppreſſeurs étrangers. Au bruit des chaînes qui ſe briſent, il nous ſemble que les nôtres vont devenir plus légères ; & nous croyons quelques momens reſpirer un air plus pur, en apprenant que l’univers compte des tyrans de moins. D’ailleurs ces grandes révolutions de la liberté ſont des leçons pour les deſpotes. Elles les avertiſſent de ne pas compter ſur une trop longue patience des peuples & ſur une éternelle impunité. Ainſi, quand la ſociété & les loix ſe vengent des crimes des particuliers, l’homme de bien eſpère que le châtiment des coupables peut prévenir de nouveaux crimes. La terreur quelquefois tient lieu de juſtice au brigand, & de conſcience