Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/392

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qu’il faut changer de place chaque année. Lorſque le pays s’élève, ce ne ſont plus que des ſables rebelles ou d’affreux rochers, coupés de loin en loin par des pâturages de la nature du jonc.

Le gouvernement Anglois ne pouvant ſe diſſimuler que l’Amérique Septentrionale ne l’enrichiroit jamais par les productions qui lui étoient propres, imagina le puiſſant reſſort des gratifications, pour créer dans cette partie du Nouveau-Monde le lin, la vigne, la ſoie. La pauvreté du ſol repouffa la première de ces vues ; le vice du climat s’oppoſa au ſuccès de la ſeconde ; & le défaut de bras ne permit pas de ſuivre la troiſième. La ſociété établie à Londres pour l’encouragement des arts, ne fut pas plus heureuſe que le miniſtère. Ses bienfaits ne firent éclore aucun des objets qu’elle avoit proposés à l’activité & à l’induſtrie de ces contrées.

Il fallut que la Grande-Bretagne ſe contentât de vendre chaque année aux contrées, qui nous occupent pour environ cinquante millions de marchandiſes. Ceux qui les conſommoient lui livroient excluſivement leurs