Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/40

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oiſifs ou laborieux. Ils admettent l’enfer & le paradis, mais rejettent, avec raiſon, l’éternité des peines. La doctrine du péché originel, eſt, pour eux, un blaſphême impie qu’ils abhorrent. Tout dogme cruel à l’homme, leur paroît injurieux à la divinité.

Comme ils n’attachent de mérite qu’aux œuvres volontaires, ils n’adminiſtrent jamais le baptême qu’aux adultes. Ils le croient cependant ſi néceſſaire au ſalut, qu’ils s’imaginent que, dans l’autre monde, les âmes des chrétiens ſont occupées à convertir celles des hommes, qui ne ſont pas morts ſous la loi de l’évangile. Ces pieux enthouſiaſtes veulent abſoudre Dieu des cruautés & des injuſtices, dont tant d’autres dévots calomniateurs l’ont chargé.

Encore plus déſintéreſſés que les Quakers, ils ne ſe permettent jamais de procès. On peut les tromper, les dépouiller, les maltraiter, ſans craindre ni repréſailles, ni plaintes de leur part : tant ils ſont, par religion, ce que les ſtoïciens étoient par philoſophie, inſenſibles aux outrages.

Rien n’eſt plus ſimple que leur vêtement. En hiver, une longue robe blanche, où pend