Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/58

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des progrès dans un pays dont on n’a défriché que la ſixième partie des terres.

Philadelphie, de même que les autres villes de Penſilvanie, eſt entièrement ouverte. Tout le pays eſt également ſans défenſe. C’eſt une ſuite néceſſaire des principes des Quakers. On ne ſauroit aſſez chérir ces ſectaires, pour leur modeſtie, leur probité, leur amour du travail, leur bienfaiſance. Peut-être ſeroit-on tenté d’accuſer leur légiſlation d’imprudence & de témérité.

En établiſſant cette sûreté civile, qui garantit un citoyen d’un autre citoyen, les fondateurs de la colonie devoient, dira-t-on, établir la sûreté politique, qui défend un état contre les entrepriſes d’un état. L’autorité, qui maintient l’ordre & la paix au-dedans, n’a rien fait, ſi elle n’a prévenu les invaſions au-dehors. Prétendre que la colonie n’auroit jamais d’ennemis, c’étoit ſuppoſer que l’univers n’eſt peuplé que de Quakers. C’étoit exciter le fort contre le foible, abandonner des agneaux à la diſcrétion des loups, & livrer tous les citoyens à l’oppreſſion du premier tyran qui voudroit les ſubjuguer.

Mais, d’un autre côté, comment aſſocier