Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/65

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vince qui nous occupe. L’accueil qu’ils y reçoivent offenſe vivement les Virginiens. Dans le premier accès d’un reſſentiment injuſte, ils perſuadent aux ſauvages que leurs nouveaux voiſins ſont Eſpagnols. Ce nom odieux change toutes les idées des Indiens. Ils ravagent ſans délibérer des champs qu’ils ont aidé à défricher ; ils maſſacrent ſans miséricorde des hommes qu’ils viennent de recevoir fraternellement. Combien il fallut de tems, de patience, de ſacrifices pour détromper ces eſprits prévenus, pour ramener ces cœurs égarés !

Baltimore écoutant plutôt ſa raiſon que les inſtructions de ſon enfance, avoit voulu que toutes les communions chrétiennes euſſent une égale part au gouvernement. Les catholiques en furent exclus à l’époque mémorable où ce lord fut dépouillé de ſon autorité. Ou le miniſtère Britannique ne voulut pas, ou il ne put pas arrêter cet acte de fanatiſme. Son influence ſe réduiſit à empêcher que les fondateurs de la colonie n’en fuſſent chaſſés, & qu’on ne mît en vigueur contre eux des loix pénales qui étoient ſans force en Angleterre.