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Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/83

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n’euſſent été avertis du danger quelques heures avant l’inſtant arrêté pour le maſſacre général.

Depuis cette trahiſon, il ſe commit de part & d’autre des atrocités ſans nombre. Les trêves entre les deux nations étoient rares & mal obſervées. C’étoient ordinairement les Anglois qui amenoient la rupture. Moins ils retiroient de bénéfice de leurs plantations, plus ils employoient de ruſes & de violences pour dépouiller le ſauvage de ſes fourrures. Cette inſatiable avidité, qui attaquoit ſans diſtinction toutes les peuplades fixes ou errantes au voiſinage de la colonie, leur mit de nouveau les armes à la main, vers la fin de 1675. Elles fondirent, de concert, ſur des établiſſemens imprudemment diſpersés & trop éloignés les uns des autres pour pouvoir ſe ſoutenir réciproquement.

Tant d’infortunes mirent les Virginiens au déſeſpoir. Berkley, après avoir été longtems leur idole, n’eut plus à leurs yeux ni aſſez de fermeté contre les vexations de la métropole, ni aſſez d’activité contre les irruptions de l’ennemi. Tous les regards ſe