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Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/82

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ginie devoit acheter, & avilit encore plus ce qu’elle avoit à vendre. Cette double oppreſſion fit tarir les reſſources & les eſpérances de la province. Pour comble de calamité, les ſauvages l’attaquèrent avec une fureur & une intelligence qu’on ne leur avoit pas reconnues dans les guerres précédentes.

Les Anglois s’étoient à peine montrés dans cette région intacte, qu’ils avoient indiſposé le peuple indigène par la mauvaiſe foi qu’ils avoient miſe dans leurs échanges avec lui. Ce germe de diviſion pouvoit être étouffé, s’ils avoient voulu conſentir à prendre des compagnes Indiennes, comme on les en ſollicitoit. Mais, quoiqu’ils n’euſſent pas encore des femmes Européennes, ils repouſſèrent ces liaiſons avec hauteur. Ce mépris irrita les Américains, que l’infidélité avoit aliénés, & ils devinrent ennemis irréconciliables. Leur haine ſe manifeſta par des aſſaſſinats ſociété, par des hoſtilités publiques ; &, en 1622, par une conſpiration qui coûta la vie à trois cens trente-quatre perſonnes ; qui auroit même creusé le tombeau de la colonie entière, ſi les chefs