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Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/88

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pect & de la ſoumiſſion. Eſt-elle mauvaiſe ? corrigez-la ou défendez-la par la force. Puiſque vous êtes d’abominables tyrans, ayez du moins aſſez d’audace pour l’avouer. Si vous êtes juſtes, laiſſez dire & dormez en paix. Si vous êtes oppreſſeurs, le repos & le ſommeil ne ſont pas faits pour vous ; & malgré tous vos efforts, vous n’en jouirez pas. Souvenez-vous du ſort de celui qui conſentoit à être haï, pourvu qu’il fût craint. Vous le ſubirez, à moins que vous ne ſoyez environnés que de vils eſclaves, tels qu’étoient ſans doute alors les habitans de la Virginie. Les repréſentans de cette province accordèrent, ſans balancer, leur conſentement à une loi qui aſſuroit l’impunité à tous les brigandages des adminiſtrateurs. D’autres malheurs ne tardèrent pas à aggraver les infortunes de la Virginie.

Dans l’origine de la colonie, la juſtice était adminiſtrée avec un déſintéreſſement qui garantiſſoit l’équité des jugemens. Une ſeule cour prenoit connaiſſance de tous les différends, & prononçoit en peu de jours avec le droit d’appel à l’aſſemblée générale qui n’apportait pas moins de diligence à