Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/89

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les terminer. Cet ordre de choses laissoit trop peu d’influence aux gouverneurs sur la fortune des particuliers, pour qu’ils ne cherchâssent pas à l’intervertir. Par leurs manœuvres & sous divers prétextes, ils firent régler que les évocations portées jusqu’alors aux représentans de la province, isolent exclusivement à leur conseil.

Une innovation plus funeste encore fut ordonnée en 1692, par le chevalier Androff. Il voulut que les loix, les tribunaux, les formalités, tout ce qui faisoit un cahos de la jurisprudence angloise, fût établi dans son gouvernement. Rien ne convenoit moins aux planteurs de la Virginie que des status si bizarres, si compliqués, souvent si contradictoires. Aussi ces hommes peu éclairés se trouvèrent-ils engagés dans un labyrinthe où ils ne voyoient point d’issue. Ils étoient généralement alarmés pour leurs droits, pour leurs propriétés ; & cette inquiétude ralentit assez long-téms leurs travaux.

Ils ne furent poussés avec vigueur & avec succès qu’après le commencement du siècle. Rien n’en arrêta l’accroissement. Seulement les frontières de la colonie éprou-