Page:Historia diplomatica Friderici secundi - Préface et introduction.djvu/28

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tout vient se grouper autour d’un fait capital, la lutte du sacerdoce et de l’Empire; tout chez lui concourt à éclairer son sujet principal, mais à la condition de lui être subordonné selon les règles d’une sage et habile composition. Nous ne nous plaçons pas au même point de vue. Une monographie complète de l’empereur Frédéric II, envisagé sous les aspects brillants et singuliers qui le recommandent si vivement à l’attention de la postérité, une histoire spéciale de ce prince analogue à ce qui a été fait en France pour saint Louis, en Allemagne pour Innocent III, une étude approfondie du mouvement politique, religieux et littéraire, dont il fut à la fois le centre et l’auteur, voilà le livre dont nous publions par avance les pièces justificatives, l’édifice pour lequel nous appelons de tous nos vœux un architecte. Heureux si notre introduction peut servir de préface à ce livre et comme de vestibule pour l’édifice à venir.

Les pièces qui constituent la présente collection, ainsi que toutes celles dont se composent des recueils du même genre, ont une importance à la fois diplomatique et historique. Les formes suivies pour leur rédaction peuvent en beaucoup de points confirmer ou modifier les règles établies par les pères de la science qu’on a nommée la diplomatique. Elles méritent donc d’être étudiées sous ce rapport, et l’intérêt scientifique que cet examen doit présenter compense ce qu’on est convenu d’appeler l’aridité du sujet. Il est d’ailleurs indispensable de bien apprécier la valeur diplomatique des actes pour s’assurer de leur sincérité et pour se rendre compte de la confiance qu’on peut ajouter à leur témoignage. Sans tomber dans ce scepticisme absolu qui tend à rejeter une pièce comme fausse dès qu’elle s’écarte des règles conventionnelles, il faut pourtant faire la part des interpolations, des altérations et des retouches, et c’est même dans cette critique délicate et difficile que s’exerce la sagacité de l’historien.

La première partie de notre travail aura donc pour objet de faire connaître et d’exposer les éléments d’appréciation que l’examen et la comparaison des actes ont pu nous fournir et qui nous ont guidé dans le classement de tant de pièces si diverses par leur source et par leur nature.

Le terrain ainsi préparé, nous entrerons dans le domaine des faits et de l’histoire proprement dite. Assuré d’avance du degré de certitude