Page:Historia diplomatica Friderici secundi - Préface et introduction.djvu/41

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toutes ces années de l’Incarnation, il ne s’en trouvait que deux véritables, l’une commençant au 25 mars avant notre ère, l’autre commençant le 25 mars après notre année vulgaire. Le reste de ces années de l’Incarnation n’en portait que le nom; elles auraient dû être intitulées années de la Nativité, si elles commençaient le 23 décembre, et années de la Circoncision, comme à Reggio par exemple, si leur début était au premier jour de janvier.

En parcourant la volumineuse collection que nous avons rassemblée, on est frappé de voir revenir presque invariablement dans les actes de Frédéric II et de ses fils la formule anno dominicae incarnationis, et si cette formule est quelquefois remplacée par les mots anno Domini ou anno gratiae, ces expressions ne doivent être considérées que comme des équivalents de la formule habituelle. Au premier abord, il paraît donc évident que la chancellerie de ce prince avait adopté l’ère de l’Incarnation, et on est amené naturellement à penser que cette ère était l’ère de l’Incarnation sicilienne, postérieure de trois mois moins sept jours à notre année vulgaire. Mais si l’on examine l’une après l’autre les pièces diplomatiques délivrées entre le mois de janvier et le 25 mars, seule période où l’année sicilienne différait de notre année vulgaire, on ne tarde pas à reconnaître combien la formule est trompeuse, puisque la grande majorité des pièces de cette période est réellement datée selon notre manière actuelle de commencer l’année. Si l’on prend par exemple l’ensemble des pièces délivrées dans les mois de janvier, février et mars de l’année 1221, sur dix-sept on en trouve quatorze qui portent, soit en chiffres, soit en toutes lettres, le millésime 1221, conformément à notre système moderne, et trois seulement qui portent le millésime 1220, suivant l’ère de l’Incarnation sicilienne; et cependant les unes et les autres présentent également la formule anno dominicae incarnationis. En outre, la plupart de ces actes sont rédigés pour le royaume de Sicile, et auraient dû par conséquent être conformes à l’usage suivi par les notaires de ce pays dans les actes publics. Si nous faisons le même rapprochement entre les pièces des trois premiers mois de l’année 1237, délivrées la plupart pour l’Allemagne, nous en trouvons dix qui ont pour millésime l’année vulgaire 1237, et