Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/138

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eux par-devant des juges infidèles et leurs ennemis disant qu’ils commettaient une grande faute de ne pas aimer mieux souffrir quelque injure, ou quelque dommage ; ce qui était pécher contre la loi, que de s’accommoder ensemble par des voies de condescendance réciproque. Mais vous me direz, s’il arrive qu’on soit en différend touchant des choses nécessaires à la vie, que faut-il que l’on fasse ? L’apôtre répondra pour moi au vers. 5. Je le dis à votre honte : est-il ainsi qu’il n’y ait point de sages entre vous, non pas un seul, qui puisse juger entre ses frères. Par où il confirme la quinzième loi de nature, à savoir : qu’en des différends inévitables, il faut que les parties choisissent un arbitre, ni l’un ni l’autre ne pouvant être juge en sa propre cause, comme il est porté en la seizième loi.


XVII. Or, que le juge ou l’arbitre doit être incorruptible et ne recevoir aucun présent de sa sentence, suivant la dix-septième loi, il appert des passages, Exod. 23, 8. Tu ne prendras point de dons : car le don aveugle les clairvoyants et renverse les paroles des justes. Ecclésiast. 10, 30. Les dons et présents aveuglent les yeux des sages et sont ainsi qu’un mors en leur bouche, qui les gardent d’user de répréhension. D’où il s’ensuit que l’arbitre n’est point obligé de considérer une partie plus que l’autre, suivant la loi dix-neuvième. Deut. 1, 17. Vous n’aurez point d’égard à l’