Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/178

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celui qui exerce la souveraineté dans l’État, nous apprennent ce que c’est que larcin, que meurtre, qu’adultère, et en un mot ce que c’est qu’injure.


Remarque :

  • [Par les serments, ni par la vertu du sacrement.] « Ce n’est point ici le lieu, ni mon dessein de disputer si le mariage est un sacrement, au sens que les théo­logiens le prennent. Je dis tant seulement, qu’un contrat de cohabitation légi­time entre homme et femme, tel que la loi civile permet, soit qu’il soit un vrai sacre­ment, ou qu’il ne le soit point, ne laisse pas d’être un mariage légitime : et qu’au contraire une cohabitation défendue par la loi n’est pas un mariage, à cause que c’est l’essence du mariage qu’il soit un contrat légitime. En divers pays, comme chez les Juifs, les Grecs et chez les Romains, les mariages ne lais­saient pas d’être légitimes, quoiqu’ils pussent être dissous. Mais, parmi les na­tions qui ne per­mettent point ce contrat, qu’à condition qu’il sera indissoluble, le mariage ne peut jamais être dissous ; et la raison en est, que l’État l’a voulu ainsi, plutôt qu’à cause que le mariage est un sacrement. De sorte qu’il peut bien appar­te­nir aux ecclésiastiques de régler dans le mariage ce qui concerne la cérémonie des noces, la bénédiction, et par manière de dire, la consécration des mariés qui se fait au Temple ; mais tout le reste, à savoir de prescrire les con­ditions du mariage, d’en limiter le temps, de juger des personnes qui le peuvent contracter, est de la