Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/238

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de quelques personnes adroites qui se sont prévalues des désordres et de la sédition ; que le peuple de Dieu, sous le Vieil Testament, a été gouverné par des rois. Car, bien que toutes ces considérations nous doivent faire grandement estimer la royauté, si est-ce que ce ne sont pas des raisons convain­cantes ; et je ne dois pas agir par témoignages et par exemples dans un ouvrage où je ne veux employer que la force du raisonnement.


Remarque :

  • [Par l’artifice, etc.] « Il semble que c’est à cela que les anciens ont regar­dé en la fable qu’ils ont forgée de Prométhée. Ils racontent que Prométhée, ayant dérobé un rayon du soleil, forma un homme de boue ; à cause de quoi Jupi­ter le condamna à souffrir qu’un vautour lui déchirât éternellement les en­trail­les. N’est-ce point-là une image de l’esprit humain que ce brouillon de Promé­thée nous représente, et qui ayant pris à tâche d’imiter les lois et la justice de l’État monarchique, déroba comme un feu sacré, qu’il divertit de sa céleste origine, et lequel il communiqua çà bas à la multitude, à la lie du peuple, qui en fut animée ; car ce rayon de majesté forma de cette masse confuse une per­sonne civile, à laquel­le on donna ensuite les noms d’aristocratie ou d’État popu­laire, suivant la façon dont elle est gouvernée. Cepen­dant les auteurs et les fau­teurs de cette entre­prise, au lieu qu’ils eussent pu vivre en repos et en sûreté sous la domination naturelle de