Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/237

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privées en souffrent de l’incommodité, pourvu qu’on n’épuise pas entièrement leurs bourses et que leurs facultés ne soient pas telle­ment affaiblies, que leur industrie ne puisse plus fournir à l’entretenement de leur corps parmi quelque satisfaction d’esprit qui adoucisse les amertumes de la vie. Car cette sorte d’incom­modité n’épargnerait pas celui qui gouverne, et ne viendrait pas de la mauvaise insti­tution ou de quelque défaut fondamental en l’État (vu qu’en tout gouvernement les peuples peuvent être opprimés), mais de la mauvaise adminis­tration d’une république bien ordonnée.


III. Or, que la royauté soit la meilleure des trois sortes de gouvernements, on ne le peut mieux démontrer qu’en faisant un parallèle des avantages et des incommo­dités qui se trouvent en l’État populaire, en l’aristocratique et au monarchique. je laisse à part que l’univers est régi par la majesté divine comme par un souverain monarque ; que les anciens préférant cette sorte de gouvernement, ont établi leur Jupiter le roi des dieux ; qu’au commencement des peuples et des nations (comme parle Justin) la volonté des princes servait de loi ; que l’empire paternel institué de Dieu, en la créa­tion du monde, était un gouvernement monarchique ; que les autres formes de républi­ques en sont dérivées et se sont faites du débris de la royauté par l’artifice *