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Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/290

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mieux entre leurs mains et que, se contentant du choix de quelques ministres et conseillers fidèles, ils exercent par eux la puissance souveraine. Et en cette conjonc­ture, où le droit et l’exercice sont choses séparées, le gouvernement des États a bien du rapport à celui du monde, où Dieu, le premier moteur, laisse agir ordinairement les causes secondes et ne change point l’ordre des effets de la nature. Mais, lorsque celui qui a le droit de régner, veut assister en personne à tous les jugements, à toutes les consultes et à toutes les actions publiques, l’administration des affaires serait telle que, si Dieu voulait, contre l’ordre de nature, s’occuper lui-même immédiatement de tout. Je traiterai donc sommairement en ce chapitre des devoirs de ceux qui admi­nis­trent d’eux-mêmes le droit qu’ils ont d’une puissance souveraine, ou qui empruntent ce droit du souverain dont ils sont les ministres. Car ceci n’est pas mon dessein, de descendre aux particularités qui se rencontrent dans les gouvernements de divers princes, dont les droits peuvent être différents ; et il faut laisser cela aux politiques pratiques qui enseignent la conduite particulière de chaque sorte de république.


II. Or, tous les devoirs de ceux qui gouvernent, sont compris dans cette seule maxime, que le salut du peuple doit être la loi suprême ; car encore que ceux qui exercent la souveraine puissance parmi les hommes, ne puissent