Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/364

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naturelles de notre révé­rence. Sur quoi il faut considérer qu’il y a deux sortes de signes ; les uns sont naturels, et les autres sont conventionnels, c’est-à-dire dépendants d’une constitution expresse ou tacite. Or, d’autant qu’en toute langue l’usage des noms et des titres naît de ce qu’on en est convenu, il peut être changé par une convention nouvelle ; car ce qui dépend, et qui tire toute sa force de la volonté des hommes, se peut changer ou abolir du consentement de cette même volonté ; et ainsi les noms qui sont attribués à Dieu par une constitution humaine peuvent être changés par le même moyen, mais, c’est au public de faire de telles constitutions générales ; de sorte que l’État seul (c’est-à-dire ceux qui le gouvernent) a le droit de juger quels noms, ou quels titres sont honorables à sa majesté divine et quels ne le sont pas ; c’est-à-dire, quelles doctrines peuvent être reçues et publiquement professées, touchant la nature de Dieu et ses œuvres. Quant aux actions, elles ne signifient pas par la constitution des hommes, mais naturelle­ment, comme les effets sont des signes de leurs causes ; ainsi, il y en a qui sont toujours des marques de mépris de ceux en la présence desquels on les pratique, comme celles qui leur découvrent quelque vergogne du corps, ou par lesquelles on exerce une chose qu’on aurait honte de faire devant ceux que l’on respecte. Il y en a d’autres qui se prennent toujours pour des signes d’honneur, comme de s’approcher et