Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/417

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Père la puissance de juger entre les infidèles de la question du mien et du tien, c’est-à-dire, de toutes celles du droit. Ces paroles que j’ai rapportées de lui-même le font assez voir : Homme, qui est-ce qui m’a établi juge et arbitre entre vous ? Et la raison le veut ainsi ; car, Christ ayant été envoyé pour traiter alliance entre Dieu et les hommes, personne n’est obligé d’obéir avant qu’elle soit ratifiée, et personne n’eût été tenu de subir son jugement, s’il eût voulu prononcer sur des questions du droit. Au reste, que la con­nais­sance du droit n’eût pas été commise à Christ en ce monde, ni parmi les fidèles, ni parmi les infidèles, il appert de ce que ce droit appartient sans aucune dispute aux -princes séculiers, tandis que Dieu ne s’oppose point à leur autorité. Or, il n’y a rien qui lui déroge avant le jour du jugement, comme il se voit dans le passage de la 1. aux Corint. chap. XV. vers. 24. où l’apôtre S. Paul parle de cette grande journée, et puis la fin, quand il aura remis le royaume à Dieu le Père, quand il aura aboli tout empire et toute puissance et force. En après, les propres termes de notre Seigneur, qui se fâche contre Jacques et Jean, et répond à ce qu’ils avaient demandé : Veux-tu que nous disions que le feu descende du ciel, et qu’il consume ces Samaritains qui n’ont pas voulu te loger chez eux en ton voyage vers Jérusalem  ? Le Fils de l’homme n’est pas venu pour perdre les âmes, mais pour les sauver. Et ces autres paroles : Voici,