Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/440

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explications en demanderaient de nouvelles, et celles-ci obligeraient derechef à des commentaires, sans qu’il y eût jamais de fin à ces illustrations. Et ainsi le canon, ou la règle de la doctrine chrétienne, par laquelle on décide toutes les controverses sur le fait de la religion, ne peut point être assignée en aucune interprétation mise par écrit. Reste donc, que l’interprète canonique doive être celui duquel la charge légitime est de terminer les différends, en exposant la parole de Dieu dans ses jugements ; et partant, celui à l’autorité duquel il ne se faut pas moins tenir, qu’à celle des premiers fidèles qui nous ont recommandé l’Écriture comme le canon de notre foi, et l’unique règle de ce que nous devons croire. Si bien que le même qui est interprète de l’Écri­ture sainte, est le souverain juge de toutes les doctrines qui y sont enseignées.


XIX. Quant à ce qui regarde le nom d’église, en son origine il signifie la même cho­se que concio, ou assemblée des citoyens, dans la langue latine ; comme celui aussi d’ecclésiaste, ou de prêcheur, représente une personne publique qui parle dans une assemblée. Auquel sens nous lisons, dans les Actes des apôtres, qu’une église est nommée légitime, ou confuse, Act. 19. vers. 32. 40. Prenant celle-là pour une congré­gation règlement convoquée, et celle-ci pour un concours de peuple fait à la hâte et tumultuairement. Au reste,