Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/459

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la même signification que cette façon de parler [en grec dans le texte], jeter hors de la synagogue, semble avoir été emprunté de la loi de Moïse, par la quelle ceux que le souverain sacrificateur jugeait entachés de lèpre, recevaient commande­ment de sortir hors du camp, et de se tenir à l’écart, jusqu’à ce que le même sacrifica­teur les jugeant nets, ils étaient purifiés par la pratique de certaines cérémonies, dont le lavement du corps en était l’une, comme cela est amplement déclaré au treizième chapitre du Lévitique. Par la suite du temps, cette coutume fut introduite parmi les juifs, que ceux aussi qui entraient du paganisme dans leur religion, n’étaient point reçus qu’ils ne fussent auparavant lavés comme personnes immondes et souillées ; et que ceux qui avaient des opinions dissentantes de la doctrine enseignée dans leur synagogue, étaient rejetés de leurs assemblées. A l’imitation de cette ancienne cérémonie, ceux qui passaient d’entre les juifs ou d’entre les gentils dans le christi­a­nis­me, n’étaient reçus dans l’église que par le baptême ; et ceux qui avaient des sentiments particuliers étaient privés de la communion de l’église. Or, on disait qu’ils étaient livrés à Satan, parce que tout ce qui était hors de l’église était compris sous le règne du diable. Le but et l’usage de cette discipline était, que telles personnes des­tituées pour un temps de la grâce et des privilèges spirituels de l’église, fussent humi­liées