Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/458

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ajoute incontinent après : Amen, en vérité, je vous dis, que quoi que vous aurez lié sur la terre, il sera lié au ciel ; et quoi que vous aurez délié sur la terre, il sera délié au ciel. D’où l’on peut comprendre que cette puissance de lier et de délier, ou de remettre et de retenir les péchés, qui est nom­mée aussi la puissance des clefs, est la même que celle qui a été donnée ailleurs en ces termes : Allez donc et endoctrinez toutes nations, les baptisant au nom du Père, du Fils, et du Saint Esprit, Matth. 28. 19. Et comme les pasteurs ne peuvent point refuser le baptême à celui que l’église juge capable de le recevoir, aussi ils ne peuvent retenir les péchés de celui qu’elle estime digne d’absolution, ni au contraire absoudre celui qu’elle accuse de contumace. C’est à l’église à juger de la qualité de l’offense ; et aux ministres de recevoir, ou de rejeter du rang des fidèles, ceux qu’elle a jugés indignes d’y entrer, ou dignes d’être en cette sainte communion. Ainsi l’apôtre saint Paul écrivant à l’église de Corinthe : Ne jugez-vous pas, dit-il, de ceux qui sont parmi vous ? sur quoi il prononce sentence contre un adultère qu’il fallait excommunier : Moi, dit-il, quoique absent de corps, toutefois présent en esprit, etc.


XXVI. L’acte de retenir les péchés est ce que l’église nomme excommunication et saint Paul, livrer à Satan. Ce premier terme d’excommunication, ayant la même étymologie et