Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/469

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la foi, dont la vérité ne peut point être découverte par les lumières de la raison naturelle ; comme sont celles où il s’agit de la nature et des offices de Christ, des peines et des récompenses de la vie à venir, de la résurrection des corps, de la nature et du ministère des anges et des sacrements, du culte extérieur, etc.,- et les autres touchant des questions qui concer­nent les sciences humaines, dont la vérité est tirée par le raisonnement naturel, et par l’adresse des syllogismes, que l’on forme ensuite de ce que les hommes ont accordé entre eux, et des définitions (c’est-à-dire, des significations des termes reçus par l’usage et par le commun consentement) qu’ils ont établies ; telles que sont toutes les questions du droit et de la philosophie. Par exemple, quand on demande dans le droit, si une chose a été promise, et si on en est convenu, ou non ? C’est le même que si on demandait, si par telles paroles prononcées d’une façon, sont nommés communément et dans l’usage des hommes un contrat ou une promesse. Que s’il est vrai que ce nom leur soit donné, il n’y a point de difficulté qu’on s’est engagé de promesse ; autrement, on en est quitte : de sorte que cette vérité dépend des pactes et du consentement des hommes. De même, lorsqu’on dispute dans la philosophie, si une chose peut être toute en plusieurs lieux en même temps ; la décision de cette controverse dépend de la connaissance du commun consentement des hommes