Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/471

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ni des personnes ecclésiastiques. Et pour ce qui est des questions de la foi, c’est-à-dire touchant Dieu et les choses divines, comme elles sur­pas­­sent d’une hauteur inaccessible la portée de notre entendement, nous avons besoin, pour y atteindre, d’une extraordinaire bénédiction de Dieu qui nous en donne l’éclaircissement, et qui nous empêche d’errer du moins dans les doctrines nécessaires au salut ; ce qu’il nous faut obtenir du Seigneur jésus, et à quoi l’on pratique l’imposi­tion des mains : cérémonie qui ne demeure pas sans effet ; car étant obligés, afin de parvenir à la vie bienheureuse, de recevoir une doctrine surnaturelle, laquelle, par conséquent, il nous est impossible de comprendre, ce serait une chose répugnante à l’équité, si nous étions destitués de la grâce du ciel, et si nous étions tellement aban­don­nés dans nos ténèbres et à notre faiblesse, que nous pussions faillir en ce qui est d’une nécessité fort importante. Aussi notre Sauveur a promis à ses apôtres l’infail­libilité (en ce qui est nécessaire au salut) jusqu’au jour du jugement, c’est-à-dire, il ne l’a pas promis à eux seuls, mais par même moyen aux pasteurs, qui seraient successi­vement consacrés par eux, et sur lesquels l’imposition des mains serait pratiquée. Donc le souverain d’un État est tenu, en tant que chrétien, d’interpréter les Saintes Écritures, lorsqu’il est question de quelques mystères de la foi, par le ministère des personnes ecclésiastiques dûment ordonnées.