Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/497

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déterminer par l’Écri­ture sainte), ces mêmes commandements sont aussi des lois et des constitutions de la république, c’est-à-dire de l’église (car j’ai démontré au chapitre précédent art. XX, que l’église et la république sont une même chose, là où est le christianisme), établies par des pasteurs dûment ordonnés, et qui ont reçu cette puissance de l’État ; il s’ensuit, dis-je, manifestement, qu’en une cité chrétienne on doit obéir au magistrat en toutes choses, tant aux spirituelles qu’aux temporelles. Mais parmi des souverains infidèles, et qui ne sont pas chrétiens, on doit bien la même obéissance en tout ce qui est du temporel et il est hors de doute que la religion chrétienne n’en exempte pas les sujets, quoiqu’en ce qui touche le spirituel, c’est-à-dire les choses qui appartiennent à la manière de servir Dieu, on est obligé de suivre la coutume de quelque église chré­tienne. La raison de cela est, que c’est une hypothèse de la foi et que l’on suppose dans le christianisme, qu’aux choses surnaturelles Dieu ne parle aux hommes que par la bouche des fidèles interprètes de la Sainte Écriture. Quoi donc, est-il permis de résister aux princes lorsqu’il ne faut pas leur obéir ? Nullement : car cela est contraire à la fidélité promise et ne s’accorde pas avec le pacte de la société civile. Que faut-il donc faire ? Il faut aller à Christ par le martyre. Que si ce chemin semble bien rude à quelqu’un, il est