Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/498

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très assuré qu’il ne croit point de tout son cœur, que Jésus est le Christ, le fils de Dieu vivant ; (car il souhaiterait d’être dissous afin de tant plutôt être avec lui) mais qu’il veut éluder le traité qu’il a fait d’obéir à l’État, sous prétexte de religion et se couvrant d’un faux zèle à la foi chrétienne.


XIV. Peut-être que quelqu’un s’étonnera, s’il est vrai qu’outre ce seul article, que 7ésus est le Christ, qui est nécessaire au salut et qui appartient à la loi intérieure, tous les autres ne regardent que l’obéissance, laquelle on peut rendre de vrai, bien qu’on ne croie pas du cœur tout ce qui est proposé par l’église, pourvu qu’on désire de croire et qu’on en fasse profession extérieure toutes fois et quantes qu’il en est de besoin ; d’où c’est qu’il est arrivé, qu’aujourd’hui il y a un si grand nombre de dogmes, que l’on dit tous si essentiels à la foi, que si une personne ne les croit intérieurement, elle ne peut entrer au royaume des cieux. Mais si le même considère, qu’en la plupart des contro­verses qui s’agitent avec tant de chaleur, les unes tendent à l’autorité du gouvernement et à l’établissement de la puissance humaine, les autres ont pour but le gain et l’acquisition des richesses, et que quelques-uns ne se proposent que la gloire de l’esprit, et la réputation d’une suffisance extraordinaire, il en verra diminuer le sujet de son étonnement. En effet, la question