Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/499

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des propriétés de l’église, est une question qui regarde le droit de commander ; car, dès qu’on a découvert ce que c’est que l’égli­se, on connaît par même moyen à qui c’est qu’il appartient de régir les chrétiens. Vu que si chaque république chrétienne est cette église à laquelle Jésus-Christ commande que tous les fidèles qui en sont sujets obéissent, chaque sujet est tenu d’obéir, non seulement en ce qui est du temporel, mais aussi en ce qui touche le spirituel, à l’État dans lequel il vit, c’est-à-dire à ceux qui y exercent la souveraine puissance. Et si ce n’est pas chaque république chrétienne en particulier qui soit cette église, il faut qu’il y en ait quelque autre plus universelle, à laquelle on doive rendre cette absolue obéissance. De sorte que tous les chrétiens lui doivent être soumis de même qu’ils le seraient à Jésus-Christ s’il revenait au monde. Or, ses commandements se feront ou par un monarque, ou par quelque assemblée. Si bien que cela tombe dans la question du droit de l’empire, C’est là même que tend celle de l’infaillibilité ; car celui que tout le genre humain croirait vraiment et intérieurement incapable d’errer, serait très assuré d’en avoir le gouvernement et dans le temporel et dans le spirituel, si ce n’est qu’il refusât une si vaste puissance, parce que s’il disait qu’il lui faut obéir, même en ce qui est du civil, on ne pourrait pas lui contester cette souveraineté, puisqu’on estime ses jugements infaillibles.