Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/507

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M’abstenant donc de prononcer contre ce qui n’est pas de mon approbation, ou de mon intelligence, je trouve de quoi me contenter en toutes sortes d’études, et de quoi remercier tous ceux qui s’évertuent ; au lieu que j’en vois plusieurs qui font un supplice du plus innocent et du plus agréable amusement de la vie, et qui conçoivent des animosités étranges contre des auteurs, à la bonne volonté desquels ils devraient plutôt témoigner quelque gratitude. De moi je sais bon gré, et me sens obligé à tous ceux qui ont daigné nous communiquer leurs belles pensées, quelque succès qu’ait eu leur entreprise.

De vrai il me semble que c’est en eux une grande bonté, que de nous faire partici­pants de leurs plus secrets entretiens, et que c’est en user bien généreusement que de mépriser pour notre satisfaction les censures auxquelles ils s’exposent. le ne doute pas que la rigueur et l’injustice qu’elles exercent ne nous aient envié plusieurs excellents ouvrages, qui n’ont servi qu’au divertissement de peu de personnes et desquels pourtant la publication était plus importante que celle de cent mille autres, qui ont osé paraître au jour, pendant que ceux-là ont demeuré ensevelis dans la poussière.