Aller au contenu

Page:Hobbes - De la nature humaine (Trad. Thiry d’Holbach), 1772.djvu/132

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
118
DE LA NATURE

magination & le jugement ſont compris communément ſous le nom d’eſprit, qui paroît conſiſter dans une agilité ou ténuité des liqueurs ſubtiles, oppoſée à la langueur de ceux que l’on traite de ſtupides.

§. 5. Il y a un autre défaut de l’eſprit que l’on nomme légéreté qui décele pareillement une mobilité dans les eſprits, mais portée à l’excès ; nous en avons des exemples dans les perſonnes qui au milieu d’un diſcours ſérieux ſont detournées par une bagatelle ou une plaiſanterie, ce qui leur fait faire des parenthèſes, les écarte de leur ſujet & donne à ce qu’elles diſent l’air d’un rêve ou d’un délire étudié. Cette diſpoſition eſt produite par une curioſité, mais trop égale ou trop indifférente ; puiſque les objets faiſant tous une impreſſion égale & plaiſant également, ils ſe préſentent en foule pour être exprimés & ſortir à la fois.

§. 6. La vertu oppoſée à ce défaut