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DE LA NATURE

retient ou nous empêche d’agir. A cette crainte peut ſuccéder une nouvelle appétence ou deſir, & à cette appétence une nouvelle crainte qui nous balotte alternativement ; ce qui continue juſqu’à ce que l’action ſe faſſe ou ſoit impoſſible à faire par quelque accident qui ſurvient. Alors ces alternatives de deſir & de crainte ceſſent.

L’on nomme délibération ces deſirs & ces craintes qui ſe ſuccedent les uns aux autres auſſi long tems qu’il eſt en notre pouvoir de faire ou de ne pas faire l’action ſur laquelle nous délibérons, c’eſt-à-dire, que nous deſirons & craignons alternativement ; car tant que nous ſommes en liberté de faire ou de ne pas faire, l’action demeure en notre pouvoir, & la délibération nous ôte cette liberté.

§. 2. Ainſi la délibération demande deux conditions dans l’action ſur laquelle on délibere ; l’une eſt que cette action ſoit future ; l’autre qu’il y ait eſpé-