§. 1.
rès avoir parlé des facultés & des actes de l’eſprit tant
cognitifs que moteurs, conſidérés dans
chaque homme en particulier, abſtraction faite de ſes rapports avec les autres, il eſt à propos de traiter dans ce
Chapitre des effets de ces facultés les
unes ſur les autres, effets qui ſont les ſignes auxquels un homme connoît ce
qu’un autre conçoit & ſe propoſe de faire. Parmi ces ſignes il y en a qui ne peuvent être aiſément diſſimulés ;
tels ſont les actions & les geſtes, ſur
tout quand ils ſont ſoudains ; j’en ai rapporté des exemples dans le Chapitre IX, & j’ai parlé des paſſions diverſes dont
ils ſont des ſignes. Il y en a d’autres qui peuvent être diſſimulés ou feints, tels ſont les mots & les diſcours dont
je dois développer les effets dans ce Chapitre.
§. 2. Le premier uſage du langage eſt d’exprimer nos conceptions, c’eſt-à-dire, de produire dans un autre les mê-