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DE LA NATURE

ou les premiers habitans des contrées ou l’on voit aujourd’hui fleurir les Arts & les Sciences. En effet c’eſt aux études de ces hommes que ſont dus & l’utile & l’agréable que nous avons tirés de la navigation, de la géographie, de la diviſion, de la diſtinction & des deſcriptions qu’ils ont faites de la terre : c’eſt à eux que nous devons les calculs des tems & la faculté de prévoir la marche des corps céleſtes, ainſi que de meſurer les diſtances, les ſolides, &c. ; c’eſt d’eux que nous vient l’architecture & l’art de nous fortifier & de nous défendre. Dépouillés de ces connoiſſances, en quoi différerions-nous des Indiens les plus barbares ? Cependant juſqu’à ce jour on n’a point entendu dire qu’il y ait eu aucune diſpute ſur les conſéquences tirées de ces fortes de Sciences qui ſe ſont au contraire continuellement enrichies de concluſions qui ont été des réſultats des ſpéculations les plus profondes. Tout homme qui jettera les yeux ſur leurs