Page:Hobbes - De la nature humaine (Trad. Thiry d’Holbach), 1772.djvu/27

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
13
HUMAINE.

fet des corps lumineux ;  ; la ſeule différence qu’il y ait, c’eſt que quand la lumiere vient directement de la fontaine de l’œil, ou indirectement de la réflexion des corps unis & polis & qui n’ont point de mouvement interne particulier propre à l’altérer, nous l’appellons lumiere ; au lieu que lorſqu’elle vient frapper l’œil par réflexion ou qu’elle eſt renvoyée par des corps inégaux, raboteux, ou qui ont un mouvement propre capable de l’altérer, nous l’appellons couleur ; la lumiere ou la couleur ne different qu’en ce que la première eſt pure, & l’autre eſt une lumiere troublée. Ce qui a été dit nous prouve non ſeulement la vérité de la troiſieme propoſition, mais encore nous fait connoître la façon dont ſe produiſent la lumiere & les couleurs.

§. 9. Comme la couleur n’eſt point inhérente à l’objet, mais n’eſt que l’action de cet. objet ſur nous, cauſée par un mouvement tel que nous l’ayons décrit, de même le ſon n’eſt pas dans