Page:Hobbes - De la nature humaine (Trad. Thiry d’Holbach), 1772.djvu/57

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
43
HUMAINE.

les conceptions elles-mêmes, noms que l’on appelle poſitifs ; les autres pour les choſes dans leſquelles nous concevons privation ou défaut, & ces noms sont appellés privatifs.

§. 4. C’est par le ſecours des noms que nous ſommes capables de ſcience tandis que les bêtes à leur défaut n’en ſont point ſuſceptibles. L’homme lui-même ſans ce ſecours ne peut devenir ſçavant ; car de même qu’une bête ne s’apperçoit pas qu’il lui manque un ou deux de ſes petits quand elle en a beaucoup, faute d’avoir les noms d’ordre un, deux, trois, &c. que nous appellons nombres ; de même un homme ne pourroit ſçavoir combien de pièces d’argent ou d’autres choſes il a devant lui ſans répéter de bouche ou mentalement les mots des nombres.

§. 5. Nous voyons qu’il y a pluſieurs conceptions d’une ſeule & même choſe & que pour chaque conception nous lui donnons un nom différent, il s’enſuit