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Page:Hobbes - De la nature humaine (Trad. Thiry d’Holbach), 1772.djvu/76

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DE LA NATURE

mes aſſurent des choſes ſur leur conſcience, on ne préſume pas pour cela qu’ils ſçavent avec certitude la vérité de ce qu’ils diſent ; il ſuit donc que le mot de conſcience eſt employé par ceux qui ont une opinion non ſeulement de la vérité de la choſe mais encore de la connoiſſance qu’ils en ont, opinion dont la vérité de la propoſition eſt une conſéquence. Cela poſé, je définis la Conſcience l’opinion de l’évidence.

§. 9. La croyance qui conſiſte à admettre des propoſitions par la confiance ou ſur l’autorité des autres, eſt en pluſieurs cas auſſi exempte de doute que la connoiſſance parfaite & claire ; car comme il n’y a point d’effet ſans cauſe, lors qu’il y a doute, il faut qu’on en ait conçu quelque cauſe. Il y a beaucoup de choſes que nous recevons ſur le rapport des autres ſur leſquelles il eſt impoſſible d’imaginer aucune cauſe de doute. En effet que peut-on oppoſer au conſentement de tous les hommes dans les cho-