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La cinquième, je l’attribue au fait de donner des noms[1] d’accidents à des noms et à des discours ; ainsi font ceux, qui disent que la nature d’une chose est sa définition, que ce qui commande à l’homme c’est sa volonté [, et toutes choses semblables].

La sixième, je l’attribue à l’emploi des Métaphores[2] [, Tropes] et autres figures de Rhétorique, à la place des mots propres ; car, bien que l’on puisse [légitimement] dire (par exemple), dans le langage courant, la route va ou conduit ici ou là, le Proverbe dit ceci ou cela [quoique les routes ne puissent pas aller et les Proverbes parler], cependant, dans les raisonnements et dans la recherche de la vérité, un tel langage n’est pas admissible[3].

La septième, je l’attribue à l’emploi de ces noms qui ne signifient rien, mais dont l’usage vient des Écoles où on les apprend par routine[4], comme [hypostatique, ] transubstantiation, consubstantiation, Nunc stans[5] et tout jargon semblable[6] des Scholastiques.

À celui qui peut éviter tout cela[7], il n’est pas facile de tomber dans l’absurde, si ce n’est[8] par le

  1. Le latin dit : « En quatrième lieu, quand on donne des noms ».
  2. Le latin dit « En cinquième lieu, quand on fait usage de métaphores ».
  3. Le latin dit : « cependant, ceux qui poursuivent la vérité ne peuvent admettre un tel langage dans un raisonnement ».
  4. Le latin dit : « En sixième lieu, quand on use de noms acceptés à la légère et qui ne signifient rien ».
  5. L’anglais porte : « eternal Now » ; je reproduis ici l’expression latine.
  6. Le latin dit : « et tous les termes semblables ».
  7. Le latin dit : « ces écueils ».
  8. Le latin ajoute : « peut-être ».