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ou la sensation de Bien[1], et la Molestation ou Déplaisir, l’apparition ou la sensation de Mal[2]. Tout Appétit [, tout Désir] et tout Amour est par conséquent accompagné d’un Plaisir plus ou moins grand, toute Haine et toute Aversion[3] de plus ou moins de Déplaisir [et de Peine][4].

Les Plaisirs des sens. — Parmi les Plaisirs, [ou Delights,] certains proviennent de la sensation d’un objet Présent et on peut les appeler Plaisirs des Sens (le mot sensuel étant employé seulement pour les condamner, il n’y a pas à en faire usage tant que les Lois n’ont pas été posées)[5]. De cette sorte sont [toutes] les Onérations et Exonérations du corps, ainsi que tout ce qui plait à la Vue, à l’Oreille, à l’Odorat, au Goût ou au Toucher. — Les Plaisirs de l’esprit. — D’autres plaisirs proviennent de l’attente qui procède[6] de la prévision de la Fin ou Conséquence[7] des choses, que ces choses soient Agréables ou Désagréables[8] aux Sens ; — La Joie. — ce sont des Plaisirs de l’Esprit pour ceux qui tirent ces conséquences, et, on les appelle

  1. Le latin dit : « Jucundum est donc le bien apparent ».
  2. Le latin dit : « et Molestum le mal apparent ».
  3. « Aversion » en anglais ; « Fuga » en latin.
  4. « Displeasure and Offence » en anglais ; « Molestia » en latin.
  5. Le latin dit : « on peut les appeler plaisirs sensuel », terme qui n’implique rien de coupable tant qu’aucune loi ne les condamne ».
  6. Au lieu de « qui procède » le latin dit : « c’est-à-dire ».
  7. Le latin porte le pluriel
  8. « whether those things in the Sense Please or Displease » en anglais ; «  « sive illa ad Sensum jucunda, sive injucunda sint » en latin.