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Chez nous, depuis l'époque des Idéologues où Destutt de Tracy traduisait et donnait sa Logique comme un modèle, Hobbes est singulièrement négligé[1] : les quelques auteurs qui le citent ne le font généralement que de seconde main, et, déforment sa pensée presque toujours. Un très petit nombre de ses écrits ont été anciennement traduits dans notre langue, et, ces traductions qui, jamais depuis la fin du xviiie siècle, n'ont été rééditées sont devenues des livres rares que l'on consulte de moins en moins. Bref, celui qui veut, aujourd'hui, en France, prendre avec Hobbes un contact direct est à peu près dans l'obligation de s'en référer aux textes anglais ou latins, alors qu'il peut lire dans sa langue presque tout ce qu'on écrit les autres grands penseurs du même temps.

Dans l'histoire de la philosophie, le cas de Hobbes est à retenir, car il est, je crois, sans exemple incom-

  1. Voir cependant ce que Proudhon dit de Hobbes. P.-J. Proudhon : La Guerre et la Paix. Nouvelle édit., Paris, librairie internationale, 1869, T. I, Livre II, Chap. VI. Parmi les études les plus récentes dont la philosophie de Hobbes à fait l'objet en France, citons G. Lyon. La philosophie de Hobbes. Bibliothèque de Philosophie contemporaine, Paris, F. Alcan, 1893. A. Hannequin. Études d'Histoire des Sciences et d'Histoire de la Philosophie. La philosophie de Hobbes, pages 117-208. Bibliothèque de Philosophie contemporaine, Paris, F. Alcan, 1908.