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être compris qu'à la lumière du premier[1] ». Chacun reconnaîtra ici le principe même de Comte énoncé dans les termes les plus nets et les plus catégoriques : la nécessité de classer les Sciences d'après leurs objets et suivant l'ordre de généralité décroissante de ces objets.

Voyons maintenant les détails de l'application de ce principe par le philosophe anglais.

La plus générale de toutes les Sciences est pour Hobbes celle qu'il appelle la Philosophie première et qui répond à cette question : qu'est-ce que la grandeur ? qu'est-ce que le mouvement ? Viennent ensuite les Mathématiques (Géométrie et Arithmétique), puis la Mécanique qu'il divise en Sciences des Architectes et des Ingénieurs[2]. Telle est une première section des Sciences : elle comprend celles des conséquences des accidents communs à tous les corps naturels, quantité et mouvement.

La seconde section des Sciences est représentée par la Physique, Science des conséquences des qualités. Elle comprend successivement l’Optique, la Musique[3], l'Astronomie[4], la Météorologie[5], ce

  1. « Quoniam autem subjecta scientiarum sunt corpora, distribuenda est in species, eodem modo quo distribuuntur in suas species corpora ipsa, id est, ita ut universaliora minus universalibus antecedant. Universalia enim specialibus essentialia sunt, et proinde universalium scientia essentialis est scientiae specierum, adeo ut haec, nisi per illorum lucem, percipi non possint ». Leviathan, Chap. IX, Édition latine.
  2. L'édition anglaise (1651) ajoute ici la Science des navigateurs qui n'est pas nommée dans l'édition latine.
  3. Dans l'édition anglaise, l'Optique, conséquences de la vision, la Musique, conséquences des sons sont placées avec les conséquences de toutes les autres sensations dans le paragraphe qui répond à ce qui est désigné plus loin sous le nom de Zoologie.
  4. Dans l'édition anglaise, l'Astronomie, ainsi que la Géographie qui n'est plus mentionnée dans l'édition latine, sont réunies sous le nom de Cosmographie et placées immédiatement après l'Arithmétique.
  5. Dans l'édition anglaise, après la Météorologie viennent la Sciographie, conséquences de la lumière des étoiles et des mouvements du soleil, et, l'Astrologie, conséquences de l'influence des astres. On remarquera qu'en 1666, date de la première édition du De Corpore, l'Astrologie avait déjà été éliminée de la série des Sciences.