Page:Hoche, Le faiseur d'hommes et sa formule, Librairie Félux Juven, 1906.djvu/44

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l’ancestralité cannibale, flotte dans son regard torve, et la saillie des pommettes accuse des maxillaires faits pour broyer les os. Les hommes que j’avais sous les yeux étaient d’une stature plutôt élancée, et leur aspect général, abstraction faite du chignon foncé et de la jupe, les apparentait confusément à une foule de types civilisés actuels. Et ici, permettez-moi d’ouvrir une parenthèse. Je pose en fait qu’il n’existe plus guère de races homogènes parmi les peuples civilisés. Les races européennes elles-mêmes reproduisent tous les types ethnographiques du monde entier, depuis le type occidental le plus avéré jusqu’à celui du sauvage océanien le plus bestial. Les figures de nègres blancs par exemple abondent en Europe, et tous les jours nous coudoyons des Parisiennes qui par les lignes félines du visage ou leurs yeux de bêtes ombrageuses, mériteraient d’être nées en Malaisie ou en Polynésie. Que conclure de ce fait, sinon que l’homme descend bien d’une souche unique dont les rameaux différenciés à l’infini, persistent à reproduire plus ou moins accidentellement, selon une loi quelconque d’embryogénie ou d’atavisme, le type originel, c’est-à-dire celui du singe anthropomorphe. Cela soit dit pour vous faire comprendre